« La tolérance est le respect, l'acceptation et l'appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d'expression et de nos manières d'exprimer notre qualité d'êtres humains. […] La tolérance est une vertu qui rend la paix possible et contribue à substituer une culture de la paix à la culture de la guerre. […] La tolérance n'est ni concession, ni condescendance, ni complaisance. La tolérance est, avant tout, une attitude active animée par la reconnaissance des droits universels de la personne humaine et des libertés fondamentales d'autrui. En aucun cas la tolérance ne saurait être invoquée pour justifier des atteintes à ces valeurs fondamentales. […] L'éducation à la tolérance doit viser à contrecarrer les influences qui conduisent à la peur et à l'exclusion de l'autre et doit aider les jeunes à développer leur capacité d'exercer un jugement autonome, de mener une réflexion critique et de raisonner en termes éthiques. »
Extraits de la Déclaration de Principes sur la Tolérance de l’UNESCO, Paris, 25 octobre 1995
Les entreprises doivent aussi promouvoir la tolérance
Le 16 novembre est la Journée Internationale de la Tolérance – ainsi que l’ont décidé les pays membres de l’UNESCO il y a 20 ans au cours de leur 28ème Conférence Générale à Paris. A la lumière de l’actuelle crise des réfugiés, la question de la tolérance est plus que jamais d’actualité. Selon l’UNESCO, la mission de faire progresser la tolérance ne repose pas uniquement sur les épaules de l’Etat, des écoles, des familles et des universités : on attend aussi des entreprises qu’elles mettent en avant la tolérance et l’ouverture, la capacité à écouter, et la solidarité parmi leurs salariés et au sein de la société.
La diversité culturelle facteur de succès pour les entreprises
Alors que les gouvernements sont freinés par d’interminables discussions sans résultat, les entreprises sont actives depuis longtemps et prouvent que la tolérance et la diversité peuvent aussi prendre tout leur sens en termes économiques. Par conséquent, manager la diversité et favoriser l’intégration commencent à faire partie intégrante de la stratégie économique. Les employeurs parviennent à intégrer à leur entreprise des hommes et femmes d’âges différents, de compétences, origines, religions ou encore orientations sexuelles différentes. Mais s’ils tiennent à la diversité, cela ne peut fonctionner qu’avec une ambiance de travail tolérante.
La check-list sur la tolérance souligne les possibilités d’amélioration
La Commission Européenne soutient cette évolution. Un projet financé par l’Union Européenne est par exemple en plein développement afin de mettre en place une plateforme visant à favoriser la communication entre les signataires de chartes sur la diversité en Europe. Ce projet devrait largement contribuer à l’acceptation, à la valorisation et à l’intégration de la diversité dans la culture d’entreprise. Mais la tolérance au sein de l’entreprise peut aussi être mise en avant sans projet ni financement européen. Les petites initiatives sont souvent celles qui donnent les meilleurs résultats. Utilisez les exemples ci-dessous pour vérifier à quel point votre entreprise est tolérante et où se trouvent les opportunités d’amélioration.
La tolérance dans le processus de sélection
- Le but de l’entreprise est de faire place à un maximum de diversité dans la gestion des candidats.
- Les candidats sont approchés à travers des plateformes spécifiques représentatives des groupes cibles cohérentes avec les stratégies de diversité.
- Il n’y a pas de barrière de la langue, par exemple en matière de candidatures en ligne, d’évaluation ou d’entretien.
- Les stéréotypes sont évités lors du processus d’évaluation (par exemple "ce n’est pas un boulot pour une femme", etc.).
- Un processus d’intégration complet est prévu, avec des salariés formés et des mentors.
- En cas de besoin, les nouveaux collaborateurs ont droit à une formation en langue et peuvent décrocher de nouvelles qualifications.
La tolérance dans le comportement professionnel
- Le travail au sein d’équipes culturellement diverses est favorisé.
- Il existe des règles de discussion claires, partagées via des initiatives de formation (par exemple se contenter des faits, laisser l’autre finir de parler, etc.).
- Apprendre de ses erreurs : la "tolérance zéro" pour les erreurs n’est PAS mise en place.
- Si cela ne provoque pas de problème, c’est-à-dire de travail supplémentaire pour les collègues, les collaborateurs sont libres de choisir leur façon de travailler.
La tolérance dans les interactions avec les autres
- Tous les salariés de l’entreprise doivent traiter les autres avec respect et politesse.
- Les formules de politesse –bonjour, s’il-vous-plait, merci et au revoir – coulent de source.
- La diversité au sein de l’entreprise est valorisée, par exemple à travers des événements de communication sur les différentes cultures.
- Les réussites sont félicitées, pas seulement par la hiérarchie, mais aussi par les collègues.
- Le harcèlement et la discrimination n’ont pas leur place sur le lieu de travail. Les signes négatifs sont investigués avec soin et des contremesures sont prises dès que possible.
- La tolérance dans les interactions avec les autres se retrouve dans un code de conduite écrit noir sur blanc.
La tolérance dans la culture leadership
- Les managers sont conscients d’occuper un rôle de modèle et servent d’exemple pour la tolérance dans leur travail au quotidien (principe descendant).
- La diversité culturelle en tant que partie intégrante de la culture d’entreprise se retrouve dans la nomination des dirigeants.
- Les managers font preuve de confiance et montrent qu’ils tiennent aux collaborateurs à travers un style de leadership basé sur les résultats.
- Les managers bénéficient d’une formation appropriée pour la gestion des équipes interculturelles.
Sources :
http://www.unesco.de/infothek/dokumente/unesco-erklaerungen/erklaerung-toleranz.html
http://ec.europa.eu/justice/discrimination/diversity/index_de.htm
Image: © Syda Productions - Shutterstock.com
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