Le phénomène connu sous le nom de the Big Quit ou the Great Resignation aux Etats-Unis, la Grande Démission, est une tendance apparue pendant la pandémie : celle des salariés à quitter leur job en masse, souvent pour partir à la recherche de meilleures conditions de travail, et surtout de plus de sens, le covid ayant servi de déclic pour nombre d’entre eux. La France a semblé relativement épargnée, à une exception près : le secteur IT, et plus particulièrement du côté des développeurs.
Plus de difficultés de recrutement et de rétention
Ce n’est pas nouveau : les développeurs qualifiés sont des profils que les entreprises s’arrachent. Ce qui a changé ? Simplement un accroissement du problème ! Selon une étude menée par Vanson Bourne pour Mulesoft, 86 % des employeurs pensent qu’il est devenu plus difficile de recruter des développeurs au cours des deux dernières années, et 93 % pensent qu’il est plus difficile de les retenir ! En cause : la Grande Démission. Si elle semble moins s’imposer en France avec un peu moins de la moitié des recruteurs ayant constaté davantage de difficultés depuis le début de la crise sanitaire, elle reste problématique dans un secteur où la pénurie de talents représentait déjà un casse-tête pour les entreprises.
Trop de pression
Chez les développeurs, le phénomène est accentué par plusieurs facteurs. C’est avant tout leur charge de travail accrue qui incite les développeurs à partir ou à refuser une offre. Cette charge de travail est notamment alourdie par les exigences des autres équipes, la transformation digitale, et le besoin constant d’apprendre de nouvelles technologies, architectures et méthodes de travail. La pression qui pèse sur le département IT, dont dépend une grande partie du bon fonctionnement de l’entreprise, finit par se faire ressentir à tous les niveaux.
Quelles solutions ?
Pour retenir les développeurs, l’important pour l’entreprise est d’être à leur écoute. Ainsi, nombreux sont ceux à réclamer davantage d’outils pour automatiser les tâches grâce notamment à l’intelligence artificielle et au machine learning, ce qui leur permettrait d’alléger leur charge de travail et de se concentrer sur les missions qu’il est impossible d’automatiser. Un onboarding plus rapide et efficace est aussi sollicité, ainsi que de plus nombreuses opportunités de développement de leurs compétences.
Microsoft s’est aussi penché sur le problème et en a conclu que 47 % des personnes interrogées ont désormais plus tendance à faire passer leur vie privée avant leur vie professionnelle. Proposer des solutions pour un meilleur équilibre, telles que le télétravail ou des horaires adaptés, pourrait donc également aider.
Ce qui ne fonctionne pas en revanche ? Faire monter les enchères ! Le salaire moyen d’un développeur en France tourne autour de 40 000 euros brut par an, et peu seront prêts à faire l’effort de rejoindre une entreprise, ou de rester à leur poste, simplement pour quelques centaines d’euros supplémentaires, si en parallèle rien ne change du côté de la pression et des efforts de leur employeur pour comprendre les obstacles qu’ils rencontrent.
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